Chaque année, nous sommes à la recherche d'un nouveau projet qui nous permettrait d'amasser des fonds pour la fondation, mais nous voulons aussi que les projets soient significatifs. C'est ainsi
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Lors d’un curetage deux mois après avoir accouché de ma fille, on m’a perforé l’utérus. Mon médecin m’a annoncé que malheureusement, je deviendrais stérile. Mon envie folle d’avoir plus d’un enfant m’a décidée de tenter ma chance immédiatement. Je suis devenue enceinte alors que ma fille était âgée de 3 mois. J’étais au 7e ciel, j’avais réussi !
Je suis vite descendue de mon beau nuage… Vers 14 semaines de gestation, j’ai commencé à perdre du liquide amniotique presque tous les jours, jusqu’à 24 ou 26 semaines de grossesse. Chaque visite que je rendais à mon médecin était un vrai supplice. Toujours les mêmes paroles déchirantes : « Fais-toi une idée, tu vas le perdre »... J’étais déterminée à avoir cet enfant que je désirais plus que tout au monde.
J’ai bien pensé avoir gagné ma bataille lorsque le liquide a cessé de couler. Les jours et les semaines passaient, plus une goutte ne s’écoulait. À la place, bébé essayait de sortir avant son temps, il poussait et poussait. Je lui parlais comme s’il était là. Je lui disais à quel point je l’aimais et que j’avais hâte de le serrer dans mes bras. On dirait qu’il entendait mes demandes, car il a arrêté de pousser. Encore une fois, j’ai pensé avoir gagné.
J’étais convaincue à ce moment que j’aurais au moins deux enfants... La date prévue pour l’accouchement était le 27 juillet, mais bébé n’était pas pressé de voir le jour. Le 1er août, vers 23h30, en prenant mon bain, j’ai entendu un « Scritch», suivi d’un « plouf » à l’intérieur de mon ventre. Je ne comprenais pas ce qui s’était passé, mais je ne me sentais pas bien. Je me demande comment j’ai réussi à me rendre à l’étage du bas…
Mon mari m’a amenée à l’hôpital. J’étais dilatée à 9cm, mais je ne sentais aucune contraction. Au début, j’avais beaucoup de mal, mais après quelques heures, je ne sentais plus de douleur. Tout m’était indifférent, c’est comme si je n’avais plus d’émotions. Je me souviens qu’à un moment donné, l’infirmière, qui voulait vérifier le cœur, est allée chercher un autre stéthoscope en me disant que celui-ci devait être brisé. Elle a changé de stéthoscope encore et encore, sans résultat. Sa douce voix brisait le silence qui régnait dans la chambre. Je n’avais plus la force de réagir. Denis, inquiet et impuissant, était à mes côtés et tout doucement je lui ai dit : « J E V E U X D O R M I R ».
J’avoue que j’en ai perdu des bouts... Je me souviens que le docteur essayait d’aller chercher le bébé à l’intérieur de moi, sans résultat. Il m’a dit que mon bébé était mort et qu’il devait m’opérer, mais ces mots se sont effacés aussitôt. À mon réveil, j’ai demandé à l’infirmière pour mon enfant… Elle m’a dit : « il ne t’avait pas dit » et s’est reprise et m’a dit : « Je vais aller chercher le docteur » Lorsqu’il est arrivé, il m’a dit encore une fois que mon bébé était mort et qu’ils avaient dû me faire une hystérectomie d’urgence. Le Docteur Creel ainsi que le Docteur Barriault m’ont dit chaque jour qu’ils ne comprenaient pas que j’étais encore en vie. Ils m’ont dit que je n’avais pas une chance sur un million de survivre à une nuit d’hémorragies internes, et que c’était un vrai miracle. Toutefois, à mes yeux, ils sont tout de même mes sauveurs, car la plupart des médecins auraient simplement ouvert et refermé en voyant l’ampleur des dégâts.
Ce que je regretterai toute ma vie, c’est de ne pas avoir exigé qu’ils me montrent mon bébé. L’infirmière qui était là m’a dit que c’était mieux ainsi et je l’ai écoutée. Une partie de moi est partie avec mon petit Tom…
Une fois à la maison, il n’y avait plus aucune trace qu’un bébé devait arriver bientôt. Tout avait été enlevé, je sais que ça été fait avec de bonnes intentions mais, encore là, pas une seule trace de mon bébé. Le seul contact indirect que j’ai eu avec mon bébé est lorsque Denis m’a amenée au cimetière et que j’ai pu toucher à la terre qui recouvrait notre enfant. Le cimetière n’était pas bien loin de chez moi et, parfois, en berçant Jenny, je regardais vers l’église et, en même temps que je lui fredonnais des berceuses, les larmes coulaient à flots sur mes joues en pensant à son petit frère qu’elle ne connaîtrait jamais.
C’est avec un grand vide au cœur que je me suis concentrée sur la chance que j’avais d’être en vie et d’avoir ma fille Jenny à mes côtés. (Elle avait été en réanimation pendant 45 minutes, 3 semaines avant la mort de notre bébé). Elle et mon mari ont été ma bouée de sauvetage.
Depuis 31 ans, chaque jour, je remercie Dieu de m’avoir permis de vivre et de voir grandir ma fille Jenny.
J’ai appris à vivre sans mon enfant, cependant, encore aujourd’hui, il m’arrive de me demander à quoi il ressemblerait, ce qu’il ferait…
Marie-Louise Mercier
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